Interview de Sébastien Escalaïs – Keolis
Interview de Sébastien Escalaïs – Keolis
Partenaire depuis 2018
6 500 000 € de volume de ventes en 2024
373 produits vendus en 2024
Keolis, la performance au service de la gestion de flotte
Keolis, leader du transport public, gère des milliers de véhicules à travers la France. Sébastien Escalaïs, Responsable Performance Parc, nous explique son rôle dans la gestion des flottes, l’optimisation économique des véhicules et les défis de la transition énergétique. Dans cette interview, il nous dévoile comment Keolis travaille avec Agorastore pour optimiser la vente de leurs véhicules inutilisés.
Quel est votre rôle au sein de Keolis ?
Je suis Responsable des flottes de véhicules au sein du groupe Keolis en France. À ce titre, je prends en charge les bus, les cars, mais également la flotte de véhicules légers du groupe. C’est-à-dire que nous centralisons la gestion de l’ensemble des véhicules sur l’Hexagone : les acquisitions, la gestion des fins de vie et les redéploiements en cours de vie de nos véhicules au sein des filiales passent par mon scope.
Si une filiale n’a plus besoin d’un véhicule, nous faisons alors le nécessaire pour que celui-ci trouve son utilité ailleurs. À côté de cette mission principale, je gère aussi les budgets, les chiffrages des véhicules, etc. Cependant, je ne suis pas en charge de l’entretien de la flotte. Pour cela, nous avons une direction de la maintenance.
Quels sont vos principaux objectifs ?
Pour commencer, je dois acheter les véhicules qui correspondent au mieux aux besoins de nos filiales, tout en faisant en sorte de maintenir le meilleur coût total de possession (Total Cost of Ownership – TCO). L’enjeu est ensuite de réaliser les meilleures optimisations économiques possibles, notamment en redéployant au mieux nos véhicules, là où ils seront les plus utiles. Cette optimisation est au cœur de notre stratégie de gestion de flottes.
Pouvez-vous nous en dire plus à propos de votre flotte de véhicules ?
Nous avons environ 10 000 véhicules en propriété, c’est-à-dire financés par des banques ou en fonds propres. Il faut ensuite compter à peu près 6 000 bus et cars mis à disposition par les collectivités et 6 000 véhicules légers. Ceux-ci sont principalement utilisés en tant que véhicules de services, pour du contrôle de la fraude, pour amener les conducteurs sur les différents réseaux ou encore pour des dépannages dans le cas des utilitaires.
Nous disposons également de véhicules de transport à la demande, au sein des bassins de population les moins denses. Grâce à ces moyens de transport, on amène les usagers vers des zones plus denses, où ils pourront emprunter les transports sans difficulté. Nous opérons également dans le transport de personnes à mobilité réduite.
La durée de vie de nos véhicules est assez variable, puisqu’elle dépend avant tout de la catégorie à laquelle ils appartiennent. Pour les plus petits, il faut compter une durée de vie technique située entre 10 et 20 ans. Pour les plus gros, c’est en moyenne entre 15 et 20. Il faut aussi tenir compte des durées de vie imposées par les cahiers des charges. Les critères d’âge maximum sont généralement de 15, voire 20 ans pour les bus et les car et de 10 à 12 ans pour les véhicules légers. À l’issue de ces durées, nous devons donc songer à la revente.
Quelles sont les principales problématiques auxquelles vous êtes confronté dans la gestion quotidienne du parc de véhicules ?
Les plus grosses difficultés que nous rencontrons se situent avant tout au niveau des approvisionnements des véhicules, car actuellement, les usines constructeurs sont pleines. Ensuite, nous sommes confrontés à des problématiques qui concernent davantage les évolutions énergétiques et, plus généralement, les sujets liés à la transition énergétique.
Aujourd’hui, nous faisons cohabiter des véhicules au gazole, que nous alimentons majoritairement avec du biocarburant, des véhicules au gaz pour lesquels on tend à une injection de biogaz, et également des véhicules électriques et quelques véhicules à hydrogène. Là où auparavant, nous n’achetions que des véhicules au gazole.
Le panorama change et l’enjeu de notre côté, est de se demander « que vais-je faire de mes actifs d’ici 6, 7 ou 8 ans et quelle sera la gestion des fins de vie ? ». En effet, à ce jour, nous connaissons le marché de la vente et de la gestion des véhicules au gazole, mais nous n’avons pas encore été confrontés à celui qui concerne ces nouveaux types de véhicules, puisque leur acquisition est encore récente. Pour l’heure, nous continuons à sortir du véhicule gazole, mais nous ne savons pas encore ce qui se passera demain, pour les véhicules électriques ou ceux au gaz.
À quel moment décidez-vous qu’un véhicule doit sortir du parc ?
Nous sortons en priorité les actifs que nous jugeons spécifiques. Autrement dit, lorsque nous avons un cahier des charges qui nous a imposé un véhicule un peu atypique et dont on sait que nous ne le redéploierons pas dans le cadre de futurs contrats, nous procédons à la vente. Dans ce cas, il est tout à fait possible de sortir des véhicules plus « jeunes » que la durée de vie technique ou imposée. C’est également le cas pour des véhicules qui ne font l’objet d’aucune demande de redéploiement pendant 4 ou 5 mois. Ces véhicules nous imposent des problématiques de stockage sur les parkings, présentent des risques de vandalisme ou d’incendies accrus. Sans compter le fait que chaque mois, nous payons une assurance. Chaque semaine d’inutilité est une nouvelle semaine de baisse du potentiel économique pour nous.
Et enfin, plus simplement, nous faisons sortir les véhicules du parc dès lors que leur durée de vie est arrivée à son terme.
Pourquoi avoir choisi Agorastore pour vendre vos équipements inutilisés ?
Nous travaillons avec Agorastore depuis 2011, c’est un partenariat historique qui a évolué au fil des années, en même temps que notre flotte. De notre côté, cela nous permet d’industrialiser notre process de sortie. Nous vendons tout ce que nous pouvons vendre avec Agorastore, qu’il s’agisse de véhicules roulants ou non. Au fil des ans, la base acheteurs d’Agorastore est devenue assez incontournable sur le réseau du bus et du car, elle est active et bien animée. C’est une véritable aubaine pour Keolis et cela permet une optimisation économique de notre côté.
Cela nous permet également d’éviter les transactions directes entre nos filiales et les acheteurs, et nous donne accès à un process sécurisé et 100 % auditable. Nous n’avons pas à prendre le risque de nous confronter à des transactions de la main à la main qui pourraient être douteuses, ce qui est particulièrement rassurant comme processus.
Enfin, c’est une façon de participer à l’économie circulaire. Nous savons ainsi que nos véhicules ont une durée de vie prolongée et sont utilisés dans des zones où ils peuvent encore servir, tout en nous évitant d’avoir à gérer la question de la fin de vie et du ferraillage.
Comment se passe concrètement la préparation des ventes aux enchères sur la plateforme (photos, annonces, gestion administrative) ?
C’est très simple. Les filiales nous envoient un descriptif sur un masque développé spécifiquement pour les ventes et c’est ensuite intégré automatiquement. Nous ne vendons jamais plus d’une trentaine de véhicules sur une même session, pour ne pas inonder le marché. Et nous faisons en sorte de ne pas vendre en même temps des véhicules qui présenteraient les mêmes caractéristiques (typologie, année de mise en circulation, etc). L’idée étant de diluer la demande, afin d’optimiser le prix. Le volume des transactions Keolis est assez considérable. Ces dernières années, nous avons vendu entre 300 et 500 véhicules pour des résultats entre 3 et 5 millions. Après 15 ans de collaboration, c’est assez confortable, notre process est bien huilé !
Quel usage faites-vous des recettes issues de ces ventes ?
Cela reste sur les résultats économiques de nos filiales. C’est aussi pour cette raison que la filiale a tout intérêt à pousser les mises en vente.
Avez-vous une anecdote particulière ou un exemple concret illustrant le succès d’une vente ?
La plupart des acheteurs sont des négociants et non l’utilisateur final, je ne sais donc pas nécessairement quel usage sera fait des véhicules. Même si bon nombre de nos véhicules sont ensuite utilisés dans des pays étrangers, notamment pour du tourisme. Cependant, il arrive que certaines ventes soient plus spectaculaires que d’autres. L’an dernier, par exemple, nous avons vendu deux autocars double étage, sans nous attendre à grand-chose. Étonnement, le résultat de la vente a été de plus de 200 000 € pour un véhicule. C’était un résultat que nous n’attendions vraiment pas.
Quel message aimeriez-vous faire passer à d’autres entreprises qui hésitent encore à vendre leurs équipements aux enchères en ligne ?
La première chose, c’est qu’il est possible de mettre en place un processus industrialisé en matière de vente, ce qui permet une optimisation économique pour l’entreprise et un vrai gain de temps pour les équipes. C’est aussi la garantie d’une sécurisation des transactions. Pour les grandes entreprises comme les nôtres, c’est un processus qui nous permet de gérer ce volet sans avoir à faire appel à un équivalent temps plein. Sans quoi, nous y passerions un temps infini. Aujourd’hui la vente de véhicules ne représente pas plus de 10 % du temps passé à l’année. Je ne vois pas de bémol à cette solution !
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